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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/80

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ŒUVRES COMPLÈTES DE JULES LAFORGUE

vieil ami M. de Lesseps, qui n’a rien à faire, pouvait venir lui apporter les insignes : le duc de Sagan a vite saisi l’occasion et organisé la chose, et voilà sans doute à quoi se borne la mission diplomatique de notre séduisant compatriote, retiré depuis longtemps de la diplomatie[1].

Pas plus que dans le caractère, l’impératrice n’a rien d’allemand dans la figure et les manières. À en juger par ses portraits, même par celui de Winterhalter qui peignit aussi l’impératrice Eugénie et s’y entendait, l’impératrice Augusta n’a jamais été ce qu’on appelle belle. Tout est un peu masculin chez elle, la taille très élevée, le teint, les traits, la voix, les mains. Le teint, qui est naturellement hâlé, se dissimule plus que franchement sous des artifices dont il faut être berlinoise pour se choquer, mais qui vont par-

  1. Dans la « Chronique parisienne » que Jules Laforgue publia dans le numéro d’avril 1887 de la Revue Indépendante et qui relatait les événements du mois de mars, se trouve également un passage touchant ce voyage de Ferdinand de Lesseps en Allemagne. On le trouvera dans le tome VIII des Œuvres Complètes.