Page:Laforgue - Moralités légendaires.djvu/146

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L’assistance intoxiquée s’essuyait les tempes par contenance. Un silence d’ineffable confusion passa.

Les Princes du Nord n’osaient tirer leur montre, encore moins demander : « À quelle heure la couche-t-on ? » Il ne devait guère être plus de six heures.

Le Tétrarque scrutait les dessins de ses coussins ; c’était fini ; la voix dure de Salomé vous le redressa vivement.

— Et maintenant, mon père, je désirerais que vous me fassiez monter chez moi, en un plat quelconque, la tête de Iaokanann. C’est dit. Je monte l’attendre.

— Mais, mon enfant, tu n’y penses pas ! cet étranger…

Mais la salle entière opina fermement de la tiare qu’en ce jour la volonté de Salomé fût faite ; et les volières conclurent en reprenant leur scintillement assourdissant.

Émeraude-Archetypas coulait un œil de côté vers les Princes du Nord ; pas le moindre signe d’approbation ou de désapprobation. Ça ne les regardait sans doute pas.

« Adjugé ! »

Le Tétrarque lança son sceau à l’Administrateur de la Mort.

Déjà les convives se dispersaient, causant d’autre chose, vers le bain du soir.