Page:Laforgue - Moralités légendaires.djvu/215

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t-on pas Persée et Andromède ? tandis que tout là-bas, cette file sinueuse d’étoiles, c’est, avec son air de paria, la constellation du Dragon, qui vivote entre la Grande-Ourse et la Petite-Ourse, ses pareils mal léchés ?…

— Chère U..., cela ne prouve rien. Les cieux sont sereins et conventionnels ; autant vaudrait dire que vos yeux sont simplement bruns (vous ne le voudriez pas). Non ; car voyez de même, d’autre part, là-bas, près de la Lyre, qui est ma constellation, n’est-ce pas le Cygne, qui est la constellation de Lohengrin et a la forme d’une croix en souvenir de Parsifal ? Et cependant vous avouerez que moi et ma Lyre n’avons rien à voir avec Lohengrin et Parsifal ?

— C’est vrai, c’est paraboliquement vrai. Mais il n’y a jamais moyen de discuter et de s’instruire avec vous. Allons, rentrons prendre le thé. Ah ! à propos, et la moralité ? J’oublie toujours la moralité…

— La voici :

        Jeunes filles, regardez-y à deux fois,
        Avant de dédaigner un pauvre monstre.
        Ainsi que cette histoire vous le montre,
Celui-ci était digne d’être le plus heureux des trois.



FIN