Aller au contenu

Page:Laforgue - Poésies complètes.djvu/246

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
226
le concile féerique

LE MONSIEUR
Et demain est si loin…Et ça souffre aujourd’hui.

Ah ! pourrir !

LE CHŒUR
Ah ! pourrir !Et la lune même (cette amie)

Salive et larmoie en purulente ophtalmie.
Et voici que des bleus sous bois ont miaulé
Les mille nymphes ; et (qu’est-ce que vous voulez)
Aussitôt mille touristes des yeux las rôdent,
Tremblants mais le cœur harnaché d’âpres méthodes !
Et l’on va. Et les uns connaissent des sentiers,
Qu’embaument de trois mois des fleurs d’abricotiers ;
Et les autres, des parcs où la petite flûte
De l’oiseau bleu promet de si frêles rechutes ;

L’ÉCHO
Oh ! ces lunaires oiseaux bleus dont la chanson

Lunaire saura bien vous donner le frisson…

LE CHŒUR
Et d’autres, les terrasses pâles où le triste

Cor des paons réveillés fait que plus rien n’existe !
Et d’autres, les joncs des mares où le sanglot
Des reinettes vous tire maint sens mal éclos ;
Et d’autres, les près brûlés où l’on rampe ; et d’autres
La Boue ! où, semble-t-il, tout, avec nous se vautre !