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Page:Laforgue - Poésies complètes.djvu/251

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le concile féerique

Nos armes ne sont pas égales,
Pour que je vous tende la main :
Vous n’êtes que de braves mâles,
Je suis l’Éternel Féminin !…
Mon but se perd dans les étoiles !…
C’est moi qui suis la grande Isis !…
Nul ne m’a retroussé mon voile !…
Ne songez qu’âmes oasis.
Si mon air vous dit quelque chose,
Vous auriez tort de vous gêner ;
Je ne la fais pas à la pose ;
Je suis la Femme ! on me connaît.

LE CHŒUR
Touchant accord !

Joli motif
Décoratif,
Avant la mort !
Lui, nerveux,
Qui se penche
Vers sa compagne aux larges hanches,
Aux longs caressables cheveux.
Car, l’on a beau baver les plus fières salives,
Leurs yeux sont tout ! Ils rêvent d’aumônes furtives !
Ô chairs d’humains, ciboire de bonheur ! on peut
Blaguer, la paire est là, comme un et un font deux.