Comme le charbon est abondant et que la population s’est développée sur plusieurs points, tout autour de la grande île australienne, Sydney est devenu un centre industriel.
23 février. — Adélaïde. Le chemin de fer nous a conduits ici, à travers un pays accidenté, où la végétation ne se voit que du côté de l’Est. Nous sommes en été, tandis qu’à Montréal c’est l’hiver dans toute, sa rigueur. Ici, les champs reçoivent à peine assez de pluie pour permettre l’élevage des moutons, dont le troupeau a déjà dépassé un million de têtes. Dans tous les ports on embarque de la laine et des carcasses de moutons à destination de Liverpool et de Manchester.
Voici les deux choses les plus curieuses que j’ai notées, en voyageant de Sydney à Adélaïde. En passant d’une province à l’autre, nous avons dû changer de wagon, parce que la largeur de l’entre-rail varie d’une province à l’autre. Et puis, nous avons franchi un fleuve, le seul cours d’eau australien qui soit digne de ce nom : le Darling. Avec une telle pauvreté en pluie, est-il étonnant que tout le centre et l’ouest de ce continent soient occupés par un désert presque parfait, avec dunes de sable et plantes épineuses ? La partie aujourd’hui habitée par les Européens avait originairement pour hôtes quelques nègres plongés dans la sauvagerie, des kangourous, le chien dingo et une sorte d’autruche, le nandou.
28 février. — Encore une fois en mer. Notre navire file actuellement vers l’Ouest. Lorsque nous aurons contourné l’extrémité sud-ouest de la terre australienne, nous mettrons le cap sur Calcutta, capitale des Indes.
Pour occuper leurs moments d’oisiveté, mes compagnons s’entretiennent des colonies britanniques, surtout de la Nouvelle-Zélande, ces deux îles qui forment un dominion à elles seules, où l’agriculture et l’industrie sont déjà florissantes. Pour