Page:Lagacé - Mon voyage autour du monde, 1921-22.djvu/121

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terrassée par le soleil et sous un ciel couvert de nuages, qui fait que la réverbération est plus dangereuse que les rayons même du soleil. Dans la rue, sur le trottoir, les passants se font très rares ; les policemen, qui portent un petit parasol fixé à leur ceinturon, paraissent étouffés sous la chaleur d’étuve qu’il fait tout le jour.

Ici, la sensation dominante est celle de la chaleur lourde, moite, énervante, qui finit par abattre les énergies. M. Sévérin me fait observer l’extraordinaire grosseur des fils du télégraphe. C’est que les orages électriques désorganiseraient le service, si l’on n’employait pas des fils d’un diamètre aussi considérable.

25 mars. — Hier et aujourd’hui, nous traversons des campagnes vraiment belles, qui ressemblent beaucoup par leur végétation aux campagnes des environs de Montréal. Si les cultures sont différentes et les animaux aussi, il y a quantité de grands arbres, des ormes entre autres, le long du chemin. Mais notre attelage et notre véhicule n’a rien de vraiment canadien : un bœuf zébu et une charrette aux lourdes roues de planches, qui nous font cahoter impitoyablement.