Page:Lagacé - Mon voyage autour du monde, 1921-22.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mais quelle étrangeté dans le reste du paysage ! À travers les plaines basses, il y a des rivières, des champs où l’on cultive le riz. Elles occupent des terrains plats, divisés en petits carreaux de deux ou trois arpents de côté, que séparent de petites levées de terre, servant à retenir l’eau sur le champ. Car le riz, dont on fait une grande consommation dans l’Inde, se cultive « les pieds dans l’eau et la tête au soleil ». On fait deux moissons par année, ce qui exige beaucoup de travail, si l’on songe que les tiges de riz doivent être plantées une à une, dans un terrain inondé. Cependant, ainsi que M. Bernard me le racontait, il y a des années où la pluie vient à manquer : alors, si la saison sèche se prolonge, elle peut causer des famines qui font mourir des multitudes de gens.

Pour résumer ce que mes compagnons de voyage m’ont rapporté touchant le climat, je dirai dans l’Inde une saison sèche qui dure d’octobre à avril marquée par un vent soufflant du nord-est, et une saison humide, qui peut persister de la mi-avril à la fin de septembre, généralement marquée par des pluies prolongées ; elles sont parfois si abondantes que l’on signale des endroits, comme au Bengale, il tombe quelque vingt pieds d’eau en une année. Si la saison sèche peut causer des famines, la saison humide a pour compagnons le choléra et les fièvres de toutes sortes.

Ce que j’ai vu ici de plus étonnant, ce sont ces énormes éléphants, si dociles qu’ils s’agenouil-