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Bientôt, dans notre course vers l’Ouest, nous saluons sur la rive opposée le manoir qui fut longtemps habité par le grand tribun Papineau. Cette demeure est aujourd’hui sans occupant. M. Lebrun exprime l’espoir qu’elle soit convertie en musée national. Il y a tant de choses qui ont servi à nos aïeux, et que nous laissons détruire ou vendre aux étrangers.

Mon père me fait observer le bel état des fermes aux bords de l’Outaouais. Toute cette nature rendue docile et généreuse par le travail, tout ce bien-être et cette santé morale, nous les devons, m’a-t-il dit, aux Canadiens français qui s’étaient d’abord engagés comme bûcherons, au commencement du siècle dernier. Mais le traditionnel amour de la terre les sollicitait, et ils comprirent que l’agriculture, c’est pour eux, l’aisance et la liberté.

À propos de ces « voyageurs » du temps jadis, M. Bernard m’a raconté la légende de Cadieux. Cela se passe à l’époque des guerres iroquoises et de la traite des fourrures par les Français. Cadieux, un coureur de bois, avait cabané avec quelques autres familles au portage