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Page:Lagacé - Mon voyage autour du monde, 1921-22.djvu/21

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des Sept-chutes, en bas du Grand-Calumet. Peu de temps après la débâcle de la glace, Cadieux attendait les sauvages d’en haut qui devaient se rendre à Montréal avec leurs pelleteries. Mais un bon jour les hivernants du Petit-Rocher, qui vivaient dans la plus parfaite tranquillité, furent surpris par un parti de guerre iroquois. Il n’y avait qu’un moyen d’échapper à ces sanguinaires sauvages : c’était de lancer les canots dans les rapides, entreprise des plus hasardeuses. Cependant, il fallait que quelqu’un restât en arrière pour distraire l’attention des Iroquois et permettre ainsi aux fugitifs de gagner un lieu sûr. Qui voudra se sacrifier ? Ce sera Cadieux. Pendant que les canots s’engagent dans les tourbillons écumants de la rivière, Cadieux, placé en embuscade, arrêta la marche des ennemis, permettant ainsi le salut des gens du Petit-Rocher.

Les sauvagesses chrétiennes ont raconté dans la suite qu’en descendant les Sept-chutes elles n’avaient rien vu qu’une grande dame blanche qui voltigeait devant les canots et indiquait la route à suivre. Aucun d’eux ne chavira et, en peu de jours, ils se trouvaient au lac des Deux-Montagnes, hors de l’atteinte des ennemis.