Page:Lagacé - Mon voyage autour du monde, 1921-22.djvu/64

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loppées rapidement. Finiront-elles par couvrir d’entrepôts, d’ateliers, d’usines et d’habitations les deux milles de longueur qui les séparent encore ? On se demande déjà si l’on ne doit plus les appeler que « Arthur William ».

Comme je faisais l’observation que ces vocables de Port Arthur et de Fort-William n’avaient rien de commode ni d’esthétique, papa fit remarquer que c’étaient là des noms de courtisanerie, ainsi les Anglais en ont déjà tant répandu par tout le monde…

Dans ces jeunes villes, on s’occupe surtout du bois, des mines et du transport des blés de la plaine de l’ouest, là précisément où nous nous dirigeons avec impatience.

Nous partons le même jour. Après avoir admiré le saut que fait la rivière Kaministiquia, tout proche de Fort-William, où il y a déjà d’imposantes meuneries, nous nous enfonçons dans l’intérieur du pays. Et quel pays ! L’œil se lasse à regarder ces prairies tremblantes, ces espaces où le marécage dispute le terrain à la forêt et à de petits rochers pelés, dont la surface est de roche vive, de granit, ce qui fait que rien n’y croît, si ce n’est un peu de la mousse.

Parfois, un chevreuil et, plus rarement, un