orignal viennent broûter au bord de la voie ferrée, et notre train leur donne involontairement la chasse, jusqu’à ce qu’à un tournant brusque ils prennent la tangente et s’enfoncent dans le bois, d’où ils auraient dû rester pour leur plus grande sécurité.
Au milieu de la nuit, nous descendons à Kenora, et, tout proche de la gare, nous entendons le clapotement des eaux du grand lac des Bois.
Sans prendre de repos supplémentaire, nous commençons un voyage à la mode des premiers blancs qui ont visité ce labyrinthe d’eau, de rochers et de forêts. Deux sauvages de la tribu des Cris, nous feront circuler pendant quatre longues journées sur ce lac que leurs ancêtres appelaient le « Paradis des sauvages », sans doute parce qu’on y trouve plusieurs choses qui leur sont chères : les eaux, où foisonnent l’esturgeon et le poisson blanc ; la « folle-avoine », sorte de riz sauvage ; des myriades d’îles et d’îlots boisés, pareils à des corbeilles de verdure, puis de l’espace.
Je n’oublierai jamais le spectacle dont nous fûmes témoins lorsque le soleil, faisant étinceler le miroir des eaux du lac, nous offrit un par-