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De l’autre côté de la rivière, il y a la modeste ville de Saint-Boniface. Comme la matinée n’est pas encore avancée, nous allons entendre la messe à la cathédrale. Mgr Langevin officiait. Cet évêque ardemment patriote a dit à ses ouailles que l’avenir du pays dépendait de la fidélité des catholiques de langue française à leurs traditions, à leur langue, et qu’il fallait être fier de ses origines, au pays des La Verendrye et des Taché. Le premier, parce qu’il a exploré ce pan de continent, et le second parce qu’il y a fait pénétrer jusque fort loin vers le nord les consolantes lumières de l’Évangile.

La délégation a eu le grand honneur de prendre le dîner avec Mgr de Saint-Boniface. Le soir, j’ai voulu résumer les intéressantes conversations que j’avais entendues. « On ne saurait trop vanter le rôle des missionnaires venus, les uns de France, les autres de notre province, et qui se naturalisaient en quelque sorte aux tribus errantes de l’Ouest qu’ils voulaient évangéliser. — Cette influence bienfaisante apparaît dans le rôle que les métis français de la rivière Rouge ont exercé lors de l’ouverture de la Prairie à la colonisation agricole, et surtout lorsqu’on a voulu franchir cette Prairie avec un dou-