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si donc ces sortes d’échos durent plus ou moins, ce sont toujours quelques circonstances extérieures qui en sont cause. Mais, dira+on, pourquoi n’entend-on pas d’écho toutes les fois que l’air est renfermé entre quelques obstacles ? Les Physiciens ont déjà répondu à cette difficulté en faisant voir qu’il faut une certaine distance entre le point d’où l’on veut entendre l’écho et l’obstacle qui doit le renvoyer, de même qu’entre le corps sonore et cet obstacle, afin qu’on puisse le distinguer du son primitif. Sans cela le son réfléchi se confond entièrement avec le direct et ne fait qu’en augmenter la force, comme on l’observe tous les jours. Il faut de plus que l’espace que l’écho doit parcourir ne soit embarrassé par aucun corps qui en empêche la propagation. Lorsque ces conditions auront lieu, je ne doute pas qu’il n’y ait toujours des échos ; la construction des échos artificiels est appuyée sur ces seuls principes.


chapitre iii.
du mélange et du rapport des sons.

62. Je n’ai traité jusqu’ici de la propagation du son que dans le cas d’un seul corps sonore qui communique ses vibrations aux parties contiguës de l’air ; il nous reste à voir si les lois trouvées ont de même lieu quand plusieurs sons sont excités en même temps dans divers endroits, et en quelle manière ces sons peuvent se répandre dans le même espace sans se troubler ou se confondre en aucune façon, comme nous le montre l’expérience journalière.

Concevons donc dans la même fibre aérienne sonore (fig. 16)

Fig. 16.



divers points physiques qui soient frappés en même temps par des corps sonores, qui diffèrent les uns des autres comme on voudra ;