Page:Lahor - Œuvres, L’Illusion, Lemerre.djvu/296

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LA MAGIE DE SALOMON


 
Salomon fit un signe : un Génie amena
              Sous la nuit étoilée
La Mort, qui sur-le-champ, humble, se prosterna,
              Magnifique et voilée.

Et Salomon lui dit : « à La lune suit aux cieux
              Sa danse accoutumée ;
Je veux te voir aussi, Reine, devant mes yeux
              Tourner comme une almée.

« Entends pleurer la flûte et gronder les tambours. »
              Et dans cette musique
Elle tourbillonna sous ses vêtements lourds,
              Selon l’ordre magique.

Or, quand elle eut fini, Salomon soucieux
              Lui cria : « Mets-toi nue,
Je veux voir ta laideur, et voir s’il n’est pas mieux
              Qu’elle soit moins connue. »