Page:Lahor - Œuvres, L’Illusion, Lemerre.djvu/300

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FIGURINES MACABRES

I

Adam et Ève ont fui leur beau paradis clair.
Froide sous un ciel noir déchiré par l’éclair,
La terre étend ses lacs et ses plaines sans bornes.
Ils contemplent, muets, ces solitudes mornes,
Et grelottent, fouettés par la pluie et le vent.
Un violon en main, la Mort court en avant,
Jouant des airs d’amour et gambadant de joie
Devant cet univers, qui deviendra sa proie.

II

L’astrologue pensif interroge les cieux :
La Mort, en s’approchant, lui tend devant les yeux
Un hideux crâne vide, et rit, et semble dire :
« Le ciel est aussi creux, que veux-tu donc y lire ? »