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PRÉFACE DE LA DEUXIÈME ÉDITION

quatrains, mais, faisant parler en vers le philosophe persan Al-Ghazali, qui vécut à l’époque de Kheyam, l’auteur de quatrains adorables, j’avais le droit de lui faire adopter cette forme poétique, très goûtée de son temps. Il est vrai qu’en France, où nous ne connaissons que si peu l’Orient, l’on ignore presque absolument l’œuvre d’Omar-Kheyam, l’une des plus exquises de la littérature orientale. Elle l’est si bien, qu’il en existe cinq ou six traductions anglaises et américaines, et qu’à Londres s’est même créé, m’a-t-on dit, un club sous l’invocation de ce poète, le Kheyam club.

Ces quatrains d’Al-Ghazali, qui n’écrivit jamais un vers, et par là encore fut un sage, sont, comme je l’indiquais, fort imprégnés par endroits de la pensée moderne ; ils la reflètent avec ses tourments et ses troubles, ce qui est peut-être un de leurs défauts. Mais je croirais volontiers que le philosophe Al-Ghazali ressemblait à certains d’entre nous. Du moins c’est l’opinion que j’ai retirée du peu que j’ai lu de lui.

Il a eu, lui aussi, la passion de la vérité ; lui aussi à travers le monde, à travers toutes les écoles philosophiques, s’est mis à sa poursuite et ne l’a pas trouvée ; lui aussi au sortir des religions, comme de ces écoles où il avait donc si longtemps et si