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Page:Lahor - L’Illusion, 1893.djvu/66

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Ô nuit, ô belle nuit, pâle comme sa chair :
Je rêve au passé mort, je rêve au passé clair...

Je revois ta chair pâle, et rêve aux heures mortes,
Où notre joie, où notre extase étaient si fortes !

Le rossignol des nuits d'alors ne chante plus :
Je songe à tes grands yeux qui m'étaient apparus.

Et je songe à ta voix angéliquement tendre,
Que jamais, oh ! jamais je ne dois plus entendre,

Aux baisers de ta voix si mortellement doux,
Aux délices des soirs passés à tes genoux !...

Et je pense à la mort, et je pense à la tombe,
Qui fut scellée un jour sur ma pâle colombe ;