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Page:Laisant - L’Éducation de demain.djvu/7

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Enseignement » ; ce dernier cependant ne comprend que l’éducation intellectuelle

La confusion est sans inconvénient grave, car (après le développement physique) c’est le développement intellectuel qui domine tout. C’est assez dire que toute éducation saine ne peut reposer que sur la raison, sur des données positives, sur le respect de la vérité scientifique ; et qu’on en doit proscrire l’emploi d’hypothèses métaphysiques qui sont le poison du cerveau et le vouent à la paralysie.

Si la plupart des enseignements officiels ont fait appel aux secours des religions révélées, ou d’une métaphysique nuageuse non moins dépourvue de raison, c’est parce que les gouvernements se donnent pour but de former des gouvernés, non pas des hommes. Tout esprit libre est un agent de révolte. Par suite, chaque progrès vers la solution du problème de l’éducation marque un recul de la puissance des gouvernants, d’ordre religieux ou laïque, soutiens naturels de la discipline des cerveaux et des consciences. Éducation veut dire libération ; gouvernement veut dire soumission à une autorité. Éducation officielle, par conséquent, signifie conciliation entre la liberté et l’esclavage, ou plutôt tentative de conserver l’esclavage en ayant l’air de faire des concessions à la liberté. Ces concessions, même apparentes, ont une grosse importance, parce que, imposées par la peur, chacune d’elles correspond à un pas de plus vers les idées d’affranchissement.


II. — Les divisions de l’enseignement.


Chacun sait, qu’en France, l’enseignement officiel est divisé en trois branches : enseignement primaire, enseignement secondaire, enseignement supérieur. De ce dernier il y a peu de chose à dire. On le distribue à des adultes, hommes ou femmes, préparés à le recevoir par leurs études antérieures, et dont le cerveau a déjà reçu un commencement de formation. L’action éducative di-