Page:Laisant - Pourquoi et comment je suis boulangiste.djvu/19

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dupe. Mais c’est le propre des réactions, en ce pays, — l’histoire contemporaine nous en apporte la preuve constante — de n’avoir jamais su mesurer leurs coups, prévoir l’avenir ni comprendre le sentiment du pays.

Pour sceller cette alliance avec la droite, complétant l’entente avec l’Allemagne, il fallait donner à la droite des gages. Quels ils furent ? l’événement l’a déjà montré. D’abord, et avant tout, la retraite du général républicain qui, par sa ferme attitude, rendait confiance au pays ; puis, la promesse de faire échouer en fait la loi militaire, promesse tenue par le rejet de l’article 49 ; puis, la restitution aux curés factieux des traitements retenus ; puis des engagements sur les rapports de l’Etat avec l’église catholique, sur un arrêt dans la laïcisation des écoles, sur la tolérance envers les congrégations expulsées. Nous en passons, sans doute, et l’avenir ne tardera pas à nous éclairer.

Ce qu’on peut dire et ce qu’il faut dire, c’est que la retraite du général Boulanger correspondait à la mise en pratique du nouveau système de gouvernement inauguré depuis quelques semaines, c’est-à-dire du gouvernement des curés.