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II


On a cherché à épouvanter la France républicaine du fantôme d’une dictature militaire. On a représenté le général Boulanger comme pouvant faire courir à la République des périls sérieux, à un jour donné.

Si je me bornais à répondre que j’ai confiance en lui, que je le crois incapable de desseins criminels, on pourrait à bon droit me répliquer que c’est là un sentiment personnel, que je ne suis pas infaillible, que je me laisse peut-être abuser par des sentiments d’estime et d’amitié dont je suis la propre victime et que ne mérite pas celui qui en est l’objet.

Mieux vaut laisser parler les faits. Le général Boulanger, personne ne le conteste, s’est trouvé, à un moment donné, en possession d’une popularité immense, alors qu’il était en même temps ministre de la guerre. Y a-t-il une heure, y a-t-il une minute où l’on puisse dire qu’il a tenté de se servir de sa situation et de cette popularité pour manifester la moindre velléité dictatoriale, pour la laisser même entrevoir ?

Il y a plus. J’ai fait allusion plus haut à la volte-face subite opérée par la droite dans son attitude vis-à-vis du ministre de la guerre. Il a