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Page:Laisant - Pourquoi et comment je suis boulangiste.djvu/27

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été publie récemment à ce sujet par un journal des informations sur lesquelles me semble qu’une partie de l’opinion a singulièrement ; tenté de prendre le change.

Dussé-je laisser dans l’esprit de mes lecteurs une grande déception, je me hâte de dire que je suis hors d’état d’apporter ici aucune révélation nouvelle, aucun détail à sensation, d’apparence plus ou moins mélodramatique.

Ce que je sais, par exemple, et ce que j’ai su depuis longtemps, c’est qu’à l’époque où la France passa par les émotions patriotiques que l’on se rappelle, où l’on se demandait si nous n’allions pas être attaqué, d’un jour à l’autre, des officiers généraux et supérieurs, des chefs de corps en grand nombre vinrent trouver spontanément et successivement le ministre de la guerre. Ils lui dirent : « Comptez sur notre patriotisme ; nous sommes prêts, et les hommes que nous commandons sont prêts. L’armée a pleine confiance en son chef. Commandez, vous serez obéi. Le cœur de la France bat dans nos cœurs. »

Et c’est là le langage sur lequel, volontairement ou involontairement, on arrive à se méprendre ! Ces paroles patriotiques, on les transforme en une sorte d’invitation déguisée à un coup d’État.

En vain voudrait-on prétendre que ces protestations étaient inutiles, que l’armée est toujours prête et doit toujours être prête. Si vrai que cela puisse être en théorie, il n’en est pas moins certain que l’affirmation de la confiance n’est jamais, inutile, la confiance ne se commandant jamais, et que dans les paroles que je viens de rappeler, il