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— De vieilles habitudes ! Je crains fort qu’avec tout cela nous ne soyons en train de nous défranciser !

— De vous défranciser ?

— Oui, j’ai bien dit : de nous défranciser Ainsi, il a fallu une loi spéciale, la loi Lavergne pour obtenir du français sur les billets de chemins de fer et de tramways. Un mot de français, un seul : « Postes », sur les timbres-postes a créé toute une commotion au pays.

— La raison en est bien simple, Henri, il est plus difficile de reprendre le terrain perdu que de garder les positions conquises. Si ces choses avaient été accomplies la première année de la Confédération, personne n’y aurait pris garde. Lors de la confédération des colonies sud-africaines, les deux langues furent déclarées obligatoires sur toutes les formules officielles. Et gare au fonctionnaire qui l’oublierait !

— Ça viendra au Canada, je suppose !

— Ça viendra, si vous le voulez. Mais faut que vous le vouliez et que vous le vouliez résolument ! Je suppose que d’aucuns blâment l’élément anglais pour cet état de chose : Rassure-toi, mon vieux. L’Anglais ne court pas au-devant de vous pour vous offrir des faveurs, mais faites valoir vos droits, et sachez le faire avec fermeté, et je vous garantis que dans dix ans, vous aurez du français partout