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Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/134

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que l’avait été l’Atlantique, car nous fûmes ballottés continuellement.

À Durban, où nous débarquâmes, régnait la même activité fébrile qu’à Capetown. Les troupes anglaises avaient subi un échec lamentable sur la Tugela, au mois d’octobre, et la retraite du général Yule, qui avait succédé au général Symons, blessé et fait prisonnier par les Boers, avait failli tourner en un désastre irréparable. Ordre me fut donné de rejoindre l’armée du général Buller, qui avait préparé de longue main une contre-offensive, et je fus incorporé au corps de génie de l’armée anglaise. Je perdais en quelque sorte mon identité canadienne.

Après plus de revers que de succès, l’armée du général Buller, en qui Albion avait mis toutes ses espérances, dut, à son tour, baisser la tête devant la victoire boer de Spion-Kop. On confia à notre corps de génie la tâche de construire des pontons sur la Tugela. Les rapides de la rivière étaient un obstacle presque insurmontable à la construction de ces pontons et la plupart des troupes durent traverser à gué, tandis qu’on faisait passer le gros matériel sur le pont du chemin de fer, encore intact.

Cette nouvelle défaite anglaise, ajoutée à celle du mois d’octobre, avait jeté la consternation dans l’armée. Les soldats anglais, pourtant si imbus de la supériorité de leurs officiers,