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Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/240

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teras une aile du manoir, j’habiterai l’autre. Nous serons ainsi l’un près de l’autre, sans manquer aux convenances. Nos enfants grandiront dans une communion parfaite qui fera leur bonheur et le nôtre !

— Ne crains-tu pas les mauvaises langues ? interrompit Allie.

— Ne sont-elles pas déjà déliées ? Qui scrutera le fond de nos consciences, si ce n’est Dieu et nous ? Je comprends qu’il faille de la force de caractère pour vivre ainsi, l’un près de l’autre, l’un sans l’autre. Mais je sais que tu m’estimes assez pour avoir confiance en ma parfaite loyauté !

— Tu me chagrines, Olivier ! Comment pourrais-je douter de toi ? Toi, presque mon frère ! Mais le public !

— Jamais nous ne pourrons empêcher une certaine catégorie d’êtres humains de mal juger les autres. Il y a des gens qui voient du mal partout, qui interprètent les intentions des autres à leur fantaisie, se convainquant que leurs doutes sont fondés, quittes ensuite à les répandre dans le public ! C’est la calomnie érigée en système !

— C’est un peu le défaut de notre race, Olivier !

— C’est le défaut de toutes les races ! Mais la nôtre a de si belles qualités qu’il faut bien lui pardonner certaines déficiences ! La diffé-