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Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/241

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rence, souvent, c’est que les autres peuples n’ont pas besoin d’inventer ce qui existe déjà et qu’ayant intérêt à se cacher mutuellement, ils se confinent dans une hypocrisie collective ! J’emploie ce mot à dessein. J’aime encore mieux nos défauts étalés à ciel ouvert que les pourritures cachées de certains peuples !

— Vingt siècles de christianisme n’ont donc encore pu établir la charité sur la terre !

— Encore une fois, je préfère la calomnie légère en vogue chez notre peuple à l’hypocrisie profonde, froide et calculée de certains autres !

— Tu as raison, Olivier ! Il n’y a que la voix de la conscience qui doive nous guider. Dis à Cécile que je l’attends et que j’ai hâte de la presser sur mon cœur ! Dis-lui que je lui ouvre les bras, comme une mère à son enfant !

J’étais ému jusqu’aux larmes quand je fis mes derniers adieux à Allie.


XXXVII


Le train pour Québec passait à Port-Joli au milieu de la nuit. Je me fis conduire à la gare par le grand Barthélémy Sansfaçon, qui essaya, mais en vain, de savoir le but de mon voyage. Il dut se contenter du paiement de sa course.