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La mariée sauta lestement par-dessus les hautes roues caoutchoutées, en ayant l’air de dire à l’assistance qu’elle salua gracieusement : faites-en autant.

Pour ne pas être en reste de souplesse, le marié sauta en bas de sa voiture à pieds joints par-dessus les roues, aux applaudissements de l’assistance.

Les filles d’honneur, moins lestes ou plus rusées, se laissèrent choir dans les bras de leurs galants, qui les déposèrent doucement sur le tapis qui s’avançait jusqu’au chemin.

Le violoneux, qui avait regardé d’un œil jaloux la performance des mariés, se dit sans doute qu’il les éclipserait tous les deux. Il saisit son violon, commença à jouer un air populaire, puis sauta par terre sans perdre une note, comme si ce geste eût été prévu dans l’exécution de son morceau.

Les applaudissements furent unanimes, le marié et la mariée se joignant aux autres pour souligner l’habileté du violoneux.

S’étant placés deux par deux, les invités suivirent en bon ordre les héros de la fête, précédant la foule des curieux qui, bientôt, envahit l’église comme pour la grand’messe du dimanche.

Le mariage se fit simplement, suivant les rites de l’Église, mais dignement, comme cela se fait toujours à la campagne. Après la céré-