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Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/72

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— Ma foi, il fait un peu toutes sortes de choses.

— C’est un jack of all trades, dit-elle en se tournant du côté de son mari. Il ne doit pas être riche ! Quand on court deux lièvres à la fois, le proverbe dit qu’on les perd tous les deux. À plus forte raison, quand on en court plusieurs, on doit tous les manquer !

— Je crois que le proverbe dit vrai et qu’il s’applique bien à mon patron. Mais il y en a qui en ont beaucoup devant eux.

— Des lièvres ?

— Non, du temps !

M. Latour rougit, mais elle, elle n’avait rien compris. Elle eut l’air de se dire : quel est ce petit fonctionnaire en vacances qui se mêle de faire des casse-tête et qui ne sait même pas jouer au bridge ?

Sept heures et quart sonnèrent au carillon de l’horloge.

— Sapristi ! me dis-je, je vais être en retard. Je m’excusai et me dirigeai vers la porte de la salle à manger.

— Il est pressé, ce monsieur ! Il ne prend pas le temps de prendre son café, dit Mme Latour à son mari.

— Écoute ! Sophie, lui répondit-il. Quand des gens instruits parlent, il faut prêter l’oreille et se taire. Tu as fait rire de toi avec ton M. Letemps. M. Reillal a été trop poli pour te le faire voir, mais j’ai saisi, moi.