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et me mis au lit. Mais le sommeil ne venait pas. J’allais pourtant fermer les yeux, lorsque j’aperçus le soleil qui, timidement, montrait un mince croissant au-dessus des montagnes. Vu à travers la tête des arbres, il apparaissait comme une crête de coq. Drôle de coïncidence, au même moment j’entendis le cocorico du gallinacé qui, ayant oublié de faire lever l’astre matinal, chantait à tue-tête. Il voulait sans doute éblouir ses poules qui s’étaient levées avant lui et qui déjà picoraient, j’allais dire à belles dents, le plancher du poulailler.

Il me restait un peu de vin au fond d’une bouteille. Je me levai et j’en pris un bon verre. Puis, ayant baissé les stores, je m’étendis de nouveau sur mon lit.

Je dormais encore d’un profond sommeil, quand, vers les neuf heures, M. Bélanger vint frapper à ma porte. Je sautai en bas de mon lit et me donnai une bonne ablution d’eau froide. Je me rasai à la hâte et, à neuf heures et demie, j’étais prêt à partir.

— Je prendrai mon déjeuner sur le train, me dis-je. Ça passera le temps.

Sansfaçon m’attendait à la porte.

— C’est tout votre bagage, ça ? Vous en aviez plus que ça à votre arrivée !

— Que vous importe ! Filez ! Vous arrêterez à la banque, en passant.