Aller au contenu

Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 91 —

Je me précipitai au guichet, mais le préposé était aux bagages.

— Vous avez le temps ! me dit le chef du train. Nous sommes cinq minutes en avance.

Je respirai plus à mon aise. J’achetai mon billet et fis enregistrer mon excédent de bagage. Le train s’ébranla, cependant, comme je mettais le pied sur l’escalier du wagon.

— En voiture ! cria le chef du train.


XIV


La grosse locomotive cracha des bouffées de fumée noire, entremêlée de vapeur blanche, et bientôt le rapide fut lancé à toute vitesse sur le ruban d’acier.

La belle campagne canadienne se déroulait rapidement sous mes yeux, comme dans une vue cinématographique. J’étais dans le wagon observatoire et, comme nous atteignions l’extrémité ouest de l’Île d’Orléans, je cherchai des yeux la chute Montmorency. Hélas ! le progrès moderne en avait fait un mince filet d’eau qui coulait timidement, en ayant l’air de se coller au rocher, pour ne pas se heurter trop rudement dans sa chute au fond du gouffre.

La vitesse du train contribua heureusement à m’arracher à mes pensées. Déjà, en effet,