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Le baron, homme de grand cœur et honnête, pleurait comme un enfant en embrassant mon grand-père, qui lui raconta en détail comment il s’était débarrassé des Mexicains.

— On ne paie pas un homme comme vous à prix d’or, Comeau, mais gardez la bourse pour vous et tout ce que vous dépenserez vous sera remis à mon retour en France. La plus grande preuve de mon admiration pour vous, c’est que je vous porterai toujours dans mon cœur.

— Quant à moi, répondit mon grand-père, j’ai la mort de ces deux hommes sur la conscience et j’irai me rapporter aux autorités aussitôt après notre retour. En attendant, je me remets à votre service, baron.

Ils purent continuer leur excursion de chasse et le baron s’arrêta en passant pour prier pour le repos de l’âme des bandits. Ils obliquèrent cependant vers le nord où ils trouvèrent du bison en abondance et revinrent le printemps suivant avec toutes les peaux que les chevaux purent transporter.

— Et votre grand-père a-t-il été pendu pour avoir tué les bandits ? demanda le petit Thomas qui était toujours le premier à poser des questions au père Ambroise.

— Non, non, Thomas. Le magistrat à qui il est allé faire son aveu lui a dit que, dans son cas, il était à corps défendant, et que la loi ne lui ferait subir aucune peine pour avoir débarrassé le Canada de ces bandits mexicains.

Le soir suivant, le père Ambroise leur raconta l’histoire du Bonnet carré qui a été rapportée dans les Anciens Canadiens par Philippe-Aubert de Gaspé.


XXI


Entre temps, les jeunes filles du bourg n’étaient pas restées inactives et avaient poussé avec entrain la préparation du concert que le curé leur avait demandé.