Page:Lallier - Le spectre menaçant, roman canadien, c1932.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 22 —

— Oui, dit-il enfin ; j’ai un peu d’expérience, mais pas dans les grands hôtels.

— Ça ne fait rien, c’est mon neveu Joseph qui est en charge de la grande salle à manger. Vous m’avez l’air d’un bon garçon ; attendez-moi ici dans le vestibule, je vais aller fermer les portes à l’arrière et je vous conduirai voir Joseph.

André sortit, chercha un endroit à l’abri du vent du nord qui soufflait avec rage et attendit le retour du bedeau.

— Vous n’avez peut-être pas soupé ? dit celui-ci en rejoignant André.

— Oui… non… non… je n’ai pas soupé, mais je m’en passerai bien, allez. Si vous pouvez me trouver de l’ouvrage, c’est tout ce que je vous demande.

— Alors vous allez venir prendre le souper avec moi. Je soupe toujours tard. J’aime mieux cela ; je n’ai pas à retourner à la Basilique et je suis plus tranquille. Vous savez, on prend des habitudes comme ça et ensuite on pense que tous font comme soi. Tout de même je sais que ce n’est pas une heure convenable à tout le monde, continua le bedeau en manière d’excuse. On n’aura peut-être pas grand’chose à vous offrir, mais…

— Oh ! merci de votre bonté ; je vous assure que je ne suis pas en position de passer des remarques sur ce que l’on m’offre.

Le couple descendit la Côte de la Fabrique, tourna à droite sur la rue Couillard et le bedeau alla frapper à la porte de son logis.