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Çâkya-mouni, et on ne saurait les considérer uniquement comme une altération et une subversion de ses doctrines ; il faut y voir au contraire un engendrement et une fructification naturels et logiques. Bien qu’enté sur le Judaïsme iconoclaste et exclusif, le christianisme s’est universalisé et son culte a emprunté le concours de tous les arts ; de même le Bouddhisme, bien qu’issu de l’Hindouisme et de la philosophie rationaliste de Kapila, et presque sans culte à son origine, est devenu la religion de tout l’Extrême-Orient et sous la forme du Lamaïsme, a donné à son culte tout l’éclat que comportait le peu de génie artistique des peuples sur lesquels il règne.

En même temps que ses promesses pour la vie future et ses espérances dans l’intervention des rédempteurs et la miséricorde du suprême Adibouddha alimentaient les sentiments religieux ou dévots, les pompes de son culte donnaient à l’imagination la satisfaction qu’elle réclame chez tous les peuples iconophiles.

La représentation des sujets religieux ou l’absence de cette représentation est peut-être la différence la plus marquée entre les cultes divers. Certains peuples, par tempérament, aiment les images, les chants et les cérémonies ; d’autres, au contraire la méditation et la prière intérieure. Dans l’antiquité, les Hindous, les Grecs et les Romains ; aujourd’hui les mêmes peuples, ceux du midi de l’Europe et les Slaves sont iconophiles. Les Chinois, les Arabes, les nations du nord de l’Europe et en général tous les peuples qui habitent des contrées d’un aspect