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famille surpris en adultère, furent murés ensemble dans un tumulus en pierre en exécution d’une sentence de ce genre.

On frémit en pensant au nombre d’erreurs et d’injustices possibles dans des jugements entourés d’aussi peu de garanties. Mais qu’importe au gouvernement ? Il se décharge ainsi sur les familles, les associations et les communautés, de tous les soins, de toutes les responsabilités qui n’intéressent pas directement sa propre conservation.

La famille Chinoise peut être assimilée à une société civile en participation ; tous ses membres doivent vivre en communauté et se prêter assistance. En cas de désaccord, la loi autorise le partage des biens de la communauté par égalité entre les mâles, à l’exclusion des femmes.

Chaque famille a ses statuts réglant les coutumes. Tous les biens de la famille y sont inscrits avec leur affectation respective. Ainsi le produit de telle terre est consacré aux pensions à donner aux vieillards, celui de telle autre aux primes à accorder au jeunes gens après leurs examens. Les frais 4e l’éducation des enfants, les donations aux filles mariées et toutes les autres dépenses, pour des exigences prévues, sont prises et inscrites sur le revenu.

Les statuts définissent les devoirs et même fixent les punitions à infliger pour des fautes compromettant la fortune ou l’honneur de la famille.

La famille participe à l’élévation ou à l’abaissement de ses membres. Ainsi la femme jouit de tous les priviléges accordés à son mari, même de celui dé porter l’uniforme de son rang. Qu’un fonctionnaire public reçoive un titre ou une distinction conférant une sorte ou degré de noblesse, ses parents sont anoblis au même degré, mais cette sorte d’annoblissement qui tient au rang ne se transmet point aux descendants.

Un titre héréditaire ne s’accorde que très rarement et seulement pour deux ou quatre générations comme récompense de services éminents, par exemple d’une victoire. Le seul privilége qui y soit attaché est de ne pouvoir point être poursuivi en justice sans un ordre de l’Empereur. Mais le titre ne donne aucune influence s’il n’est soutenu par le mérite personnel. Il n’existe donc point en Chine ce que nous appelons : La noblesse.

Toute l’autorité publique affecte de reposer sur les sen-