Page:Lamairesse - L’Empire chinois, le Bouddhisme en Chine et au Thibet.djvu/51

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après Lao Tseu et mourut l’an 480 avant J-C. Il poursuivit le même but que Lao Tseu, le relèvement de la Chine, mais par des moyens inverses, la doctrine du bon sens et du juste milieu. Les calamités et les désordres survenus lai défendent de s’en tenir à l’inaction.

« La force morale du Midi, dit-il est d’avoir de bonnes et bienveillantes manières pour instruire les hommes, d’être patient, doux, compatissant. Celle de l’homme du Nord est de coucher sur des bancs de fer, et des peaux de bêtes fauves, et de contempler sans crainte l’approche de la mort. Mais bien plus forte est l’âme du sage qui vit en paix avec les hommes et qui ne se laisse pas corrompre par les passions ; bien plus puissant est celui qui tient toujours le droit chemin également éloigné des extrêmes, (in medio consistit virtus) ; celui qui ayant donné à son pays un bon gouvernement n’en tire point vanité, et celui qui, dans sa patrie privée de lois et sous un mauvais gouvernement reste immuable dans la vertu jusqu’à la mort. »

« La nature qui soumet la famille au père et à la mère, et la société à l’homme supérieur, nous indique que c’est le sage qui doit gouverner, parce qu’il est plus homme que ses semblables. »

« Sa vertu corrigera sa personne, sa personne corrigera sa famille ; sa famille servant de modèle, l’État sera bien gouverné. Il faut donc obéir à la raison, à la philosophie. »

Quoique très sévère pour les fautes du passé, Confucius croit toutefois que la raison se trouve dans la tradition qu’il interprète au mieux de l’intérêt social. Il réunit les anciens livres, les commente et s’appuyant sur la raison seule, il en tire sa morale qu’il résume dans les lignes suivantes :

« Je n’exige des hommes que ce qu’il faut exiger. Je n’enseigne rien que ce qu’ils apprendraient eux mêmes en faisant un libre usage des facultés de leur esprit. Je n’ai rien ajouté et je n’ôte rien à la doctrine des anciens sages, à la pratique universelle de nos ancêtres. Dès les temps les plus reculés, ils ont observé les trois lois fondamentales de relation entre les souverains et les sujets, entre les pères et les enfants, entre l’époux et l’épouse, et les cinq vertus capitales qu’il suffit de nommer pour convaincre de la nécessité de les exercer : C’est l’huma-