Page:Lamairesse - L’Empire chinois, le Bouddhisme en Chine et au Thibet.djvu/52

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nité, c’est-à-dire cette charité universelle entre tous ceux de notre espèce sans distinction ; c’est la justice ; c’est la conformité aux cérémonies et aux usages établis, afin que ceux qui vivent ensemble aient la même manière de sentir et participent aux mêmes avantages, comme aux mêmes incommodités ; c’est la droiture, c’est-à-dire cette rectitude d’esprit et de cœur qui fait qu’on cherche e4 tout le vrai et qu’on le désire sans vouloir se donner le change à soi-même, ni le donner aux autres ; c’est enfin la sincérité et la bonne foi, c’est-à-dire cette franchise, cette ouverture de cœur mêlée de confiance qui excluent toute feinte et tout déguisement, tant dans la conduite que dans le discours. Voilà ce qui a rendu nos premiers instituteurs respectables pendant leur vie et a immortalisé leurs noms. Prenons-les pour modèles et faisons tous nos efforts pour les imiter, »

Outre le mérite de la sobriété, de la clarté et de la netteté, cette morale a l’avantage d’être beaucoup plus compréhensible et surtout plus active que celle de Lao-Tseu.

Les trois lois fondamentales de relation sont déterminées par les rites qui, dans toute situation, donnent une solution. Pour Confucius les rites sont l’expression de la loi céleste ; mais il en recommande la sobriété et reconnaît qu’ils ne sont que secondaires.

Le plus grand des rites est celui des ancêtres qui nous déclare tous soumis à l’autorité paternelle des morts, tous leurs disciples et leurs protégés en toutes choses.

Confucius consacre trois ans au deuil de sa mère, mais en présence du tombeau, il ne parle point de la vie à venir. A cette question : qu’est la mort ? Le philosophe répond : quand on ne sait pas encore ce qu’est la vie, comment pourrait-on connaître la mort ?

11 se tait systématiquement sur les génies, les revenants, les spectres et l’action de Changti dont il sera question plus loin : « Kilou demande comment il fallait servir les esprits et les génies ; le philosophe dit : quand on n’est pas encore en état de servir les hommes, comment pourrait-on servir les Esprits et les génies ?

Toutefois dans le Lili, il admet les sacrifices de l’Empereur au ciel et à la terre ; des Princes aux dieux tutélaires, des fonctionnaires de troisième ordre aux dieux domestiques — Le sacrifice public à celui qui a édicté de