Page:Lamairesse - L’Empire chinois, le Bouddhisme en Chine et au Thibet.djvu/61

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fucius ; ceux-ci se faisaient entre eux un point d’honneur de ne jamais sacrifier leurs convictions à la faveur impériale.

L’expansion de la Chine continua sous les Han. Au nord, elle ne cessa de refouler les Tartares, et de grandes victoires l'étendirent jusqu’à la mer Caspienne. — En l’an 50, elle atteignit la mer du Midi.

Depuis le partage du sol entre toutes les familles de cultivateur, la propriété privée s’était constituée peu à peu au profit de l’Empereur et des grands. Au XIIe siècle avant J.-C. la terre se divisait en apanages et en fiefs ; mais chaque homme valide, quoique vassal, gardait son droit à la mise en culture d’une partie du fief, et même certaines portions du domaine, bois, pâturages et terrains vagues restaient indivisés pour chaque groupe de huit familles. La commune chinoise était organisée à peu près comme le Mir actuel de la Grande-Russie ; c’était le système communal où personne ne peut ni vendre, ni louer, ni hypothéquer son lot.

Dans la dernière moitié du iv e siècle avant J.-C, la population était devenue fort inégale, le partage entre les divers groupes de huit familles ne correspondait plus aux besoins ; en 375 avant J.-C, on fit une réforme ; chaque cultivateur fut autorisé à s’établir sur toute terre vacante, sans tenir compte des limites communales. La propriété privée remplaça la propriété collective. Mais alors se constitua la grande propriété et les cultivateurs furent dépossédés. De là une lutte, avec des vicissitudes diverses, entre le système communal et celui de la grande propriété ou de la propriété domaniale.

Le travail intérieur de la Chine depuis la réforme de 1 an 375 avant J.-C, ses révolutions, son unification, ses victoires sont dus à l’affranchissement de la propriété qui la déroba à la loi agraire, à l’arbitraire des Mandarins et au procédé de répartition annuelle.

Mais le principe de la propriété poussé jusqu’à ses dernières limites finit par constituer une tyrannie plus dure que le système de la loi Agraire. Wango-ang devenu de ministre empereur, édicta que désormais la terre serait propriété Impériale « nul sujet ne peut en détenir plus d’un tsin (moins de 6 hectares) et ne peut commander à plus de huit esclaves mâles. La vente du sol est défendue,