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Les deux amis qui, en se remplaçant comme otages auprès de Denys l’ancien, firent l’admiration du tyran, étaient des Pythagoriciens.

Après la mort de Pythagore, son disciple Thyside qui fut le précepteur d’Épaminondas, mit son enseignement en écrit ; voici la doctrine qu’on lui attribue :

L’âme est immortelle ; elle habite diverses espèces d’êtres animés et, après un certain nombre de circuits, elle retourne à son point de départ ; il n’y a point de création, tous les êtres animés sont de même nature.

L’âme humaine se divise en trois, la raison, l’intellect et le cœur (le manas indien). Les animaux ont l’intellect et le cœur, l’homme seul a la raison qui seule est immortelle. Après la mort, l’âme chassée erre dans l’air. Hermès (Mercure), gardien des âmes, emmène les âmes détachées des corps, les pures et les purifiées dans un haut lieu, les autres aux enfers où elles sont livrées aux Furies. Tout l’air est peuplé d’âmes, démons et héros, qui envoient ceux-ci la santé, ceux-là la maladie, aux hommes et au bétail. C’est à eux qu’il faut faire les lustrations, les expiations, les divinations et toutes choses du même ordre.

Ce dernier alinéa rappelle les croyances primitives de la cité antique (Coustel de Foulanges).

L’âme est ce qu’il y a d’essentiel dans les hommes pour les porter au bien. Heureux les hommes auxquels une bonne âme est échue ! (c’est la prédestination brahmanique).

On lui prête d’avoir enseigné que la croyance en un seul Dieu est nécessaire pour la vertu ; ce serait le résultat de son séjour parmi les prophètes du mont Carmel.

Il défendait de jurer par les Dieux. Il prescrivait d’honorer d’abord les Dieux, puis les demi-Dieux, puis les parents. — C’étaient donc, comme chez les Bouddhistes, de simples honneurs rendus à des êtres supérieurs mais non l’adoration.

Il interdisait les sacrifices sanglants en général ; on ne devait offrir aux dieux que des fleurs, de l’encens, quelquefois des poulets et des petits porcs, jamais de bœufs et de béliers. (On se rappelle que Socrate, le jour de sa mort, fit sacrifier un coq à Esculape[1] ;) on ne de-

  1. Les Hébreux paraissent n’avoir sacrifié des béliers et des bœufs que dans les grandes solennités, témoins ces versets du