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point particulier des organes des sens, comme le bout du nez, l’extrémité de la langue, le conduit de l’oreille etc., jusqu’à ce qu’on arrive à identifier ce point avec l’Être suprême (à se figurer l’Etre suprême sur ce point). Ou bien encore on fixe la pensée sur quelque objet extérieur comme le soleil, la lune, le feu, etc., ou sur son propre cœur, ou au fond de la gorge ou le sommet du crâne. On suppose alors que le cœur (le manas) est le siège de l’âme et que celle-ci à la mort s’élève par la gorge jusqu’au palais et au crâne, et, sortie de là emprunte un rayon du soleil jusqu’à la lune, en traversant le feu, s’en va au soleil et de là à l’Être suprême. Et concentrant la pensée sur ces lieux ou objets, le Yogui se figure qu’il accomplit présentement ce voyage et il se trouve ainsi mentalement « délivré. »

3° À répéter indéfiniment les noms et les attributs de la divinité ; par là on arrive à les identifier avec l’Être auquel ils se rapportent, de telle sorte qu’il se trouve finalement présent, (ou qu’on finit par être en sa présence.)

Une fois préparé par ce triple exercice, le Yogui doit travailler à acquérir la connaissance parfaite en passant par huit stages gradués :

1. Yama gouvernement de soi-même qui consiste : dans l’abstention de toute nuisance à autrui, de toute tromperie,

    corps, la vie y reste aussi. La mort est la sortie du souffle. Il faut donc retenir l’air dans le corps ».

    Les Hindous croient qu’une fente ou suture appelée le Brahma-randram au sommet du crâne sert d’issue (de soupape) pour l’échappement de l’âme lors de la mort. Quelquefois, on fend le crâne d’un Yogui indien à sa mort en le frappant avec une coquille sacrée. L’idée est de faciliter la sortie de l’âme. L’âme d’un méchant est supposée sortir par une des ouvertures inférieures du corps.

    L’emprisonnement de l’air dans le corps est un des exercices les plus appréciés des Ascètes. En réglant la respiration, l’air peut entrer par une narine (l’autre étant bouchée avec le doigt), être retenu dans le poumon et ensuite rejeté par l’autre narine. L’exercice est pratiqué alternativement avec la narine droite et la gauche pour que l’air reste emprisonné aussi longtemps que possible dans le poumon. De là on le pousse par un effort de volonté vers les organes internes du corps ou bien on le force à remonter vers le centre du cerveau.