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de toute extortion ; dans le règlement des sens et la fuite du plaisir[1].

2. Niyâma. Répression de soi-même qui comprend : pureté de l’esprit et du corps, gaieté et Stoïcisme à toute épreuve ; austérité religieuse ; répétition des incantations ; rattachement de toutes les cérémonies et actes religieux à l’Être suprême (c’est-à-dire qu’on fait remonter à l’Être suprême tout culte rendu à des dieux ou objets quelconques.

3. Asana, posture ascétique : mettre le corps dans vingt-quatre situations de plus en plus gênées mais dans lesquelles le Yogui arrive par degrés à se trouver à l’aise.

4. Pranayama, comme ci-dessus[2].

5. Pratyâhâra, domination complète des sens et des organes[3].

Méditation exclusive sur l’Être suprême seul ; les sens sont fermés à toute impression par les objets extérieurs, de même que tous les membres de la tortue rentrent sous sa carapace.

III. — Possession de pouvoirs surnaturels.

Ces cinq stages sont couronnés par les trois suivants :

6. Dhârana état d’abstraction absolue dont rien ne peut faire sortir.

7. Dhyâna méditation exclusive sur l’être suprême.

8. Samâdhi concentration incessante de la pensée qui ôte le sentiment de tout ce qui est extérieur et même de l’individualité propre, pour fixer l’esprit complètement et irrévocablement sur l’Être Unique.

  1. Le n° 1 est la reproduction des cinq préceptes bouddhiques prohibitifs.
  2. Presque tous les exercices du Pranayama font partie de ceux que le Brahme Grahâsta (maître de maison) est tenu encore actuellement d’accomplir tous les jours. Voir le père Dubois et nos notices sur l’Inde.
  3. On peut voir encore aujourd’hui dans l’Inde les moyens matériels employés dans ce but par certains dévots. L’abbé Dubois en donne le détail curieux. Le Yoga professait que les adeptes rompus dans la science occulte pouvaient mettre leur corps grossier (on se souvient que la Sankya et le Bouddhisme admettent trois corps) dans un état d’inconscience et par un