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Page:Lamairesse - L’Inde après le Bouddha.djvu/22

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tinée en rapport avec la vie qu’elles ont menée ».

La gloire suprême de Socrate est d’avoir dégagé très nettement les deux idées de l’Immortalité de l’âme et de la Providence.

Au dessus de la métempsycose et d’un enfer temporaire, Platon admet une immortalité spirituelle réservée aux seuls philosophes (hommes de science et de vertu) qui consiste non pas à s’absorber en Dieu comme les Brahmes mais à vivre en quelque sorte en société avec lui, à participer de sa pureté, de sa félicité, de sa sagesse — si on remplace ici le mot philosophes par celui de saints, on a le paradis des chrétiens. Comme les Hindous, Platon admet des dieux inférieurs ministres ou agents de Dieu (αγγελοι), (les régents du Bouddhisme).

Le secret dont Pythagore, Socrate et les Initiés aux Mystères enveloppaient leurs dogmes, les rendait suspects et antipathiques à la foule et donnaient créance à toutes les calomnies de leurs ennemis. Socrate tomba sous les coups d’Aristophane, victime de la lutte entre le Polythéisme populaire et les Philosophes ou Initiés. Tout en se moquant des dieux, Aristophane défendait la religion officielle dans l’intérêt du parti aristocratique auquel il appartenait. Ses Oiseaux, figurant les philosophes, édifient entre le ciel et la terre une cité qui intercepte la fumée des sacrifices, nourriture des dieux, et font capituler Jupiter. On disputait alors à Athènes, comme auparavant dans l’Inde, sur l’efficacité du sacrifice aux Dieux. Aristophane s’attaquait plutôt aux philosophes qu’aux Initiés dont beaucoup appartenaient plutôt aux premières classes. Il dit quelque part : Tous ceux qui participaient aux Mystères menaient une vie innocente, et comptaient sur les Champs-Élysés.

Dans sa République, Platon reproche à Hésiode et aux autres poètes leurs fictions sur la vie future et il ajoute : Il y a de détestables théories dans Athènes. Les Prêtres mendiants (αγῦπται) assiègent les portes des riches, offrent de leur vendre à bas prix le paradis pour eux et les leurs, quelques crimes qu’ils aient commis, et l’enfer pour leurs ennemis, quelqu’honnêtes qu’ils soient).

Ce texte prouve qu’on faisait alors à Athènes abus de la vie future et que des Charlatans, sans doute venus d’Égypte, exploitaient la crédulité publique ; il pouvait