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Les Brahmes opposés au Bouddhisme s’appuyèrent sur ce principe, admis comme fondamental, pour appeler les religieux Bouddhistes qui ne pouvaient s’y refuser, à des joutes publiques de dialectique où ceux-ci furent défaits, car l’objection est toujours facile et la réfutation difficile et peu de doctrines résistent à une controverse publique et continuelle contre des ennemis acharnés.

Tout le concile adopta par acclamation et répéta jusqu’à ce qu’elles fussent gravées dans la mémoire, les paroles de Bouddha reproduites par Oupali, en ce qui concerne le Vinaïa et les règles de l’État Religieux et, pour ce qui regarde à la fois les religieux et les laïques, le Dharma, la Morale Générale.

Quant à la Métaphysique les Cingalais (habitants ou École de Ceylan) admettent qu’elle fut arrêtée par Kaciapa, mais on ne fait remonter généralement qu’au IIe siècle de l’ère Bouddhique, c’est-à-dire après le concile de Vaïçali, les Abidarmas les plus rudimentaires. Un traité spéculatif rédigé par Çariputra (le patriarche) obtint la consécration canonique au 3e concile puisque, dans une inscription de Piadaci, il est indiqué comme faisant partie de la Loi (Bouddhique).

Les promoteurs et les adhérents du 1er concile prirent le nom de Saûtrantikas ou Suttavadas ; ils ne reconnaissaient que l'autorité des Sutras et rejetaient celle de l’Abidarma.

Le Pèlerin Chinois Hiouen Tsang rapporte que l’on donna, à l’École qui maintint les doctrines sobres et sévères du 1er concile, le nom de Staviras (anciens) par opposition à l’École des Mahasanghikas (la Grande Assemblée) dont il explique ainsi l’origine :

Ceux que Kaciapa avait exclus du concile, se réunirent non loin de là au nombre de plusieurs milles, tant laïques que religieux, et se fondant sur le principe de l’égalité entre tous ses disciples qu’avait admis le Bouddha, ils formèrent une collection qui comprit, outre les 3 recueils, admis par le concile, Vinaia, Darma et Abidarma, 2 autres, celui des mélanges et celui des formules magiques.

Très vraisemblablement, les deux derniers recueils, aussi bien que les trois premiers, n’ont été arrêtés, dans leur forme définitive qu’après le 2e ou le 3e concile, néanmoins il faut croire que, dès le premier concile, il se