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Page:Lamairesse - L’Inde après le Bouddha.djvu/28

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forma en opposition une secte qui contrairement au sentiment de Bouddha et de Kaciapa, s’adonnait aux sortilèges et à la magie ; peut-être même la condamnation de ces pratiques, fut-elle l’objectif principal qu’eut en vue le promoteur du 1er concile. Il faut remarquer toutefois que la plupart des auteurs ne font remonter qu’au 2e concile la division des Bouddhistes en Staviras ou Ariahstaviras et Mahasanghikas.

Peu de temps après le 1er concile, Azadatah prit et ruina Véthalie et détruisit la confédération des clans Vajjian de l’autre côté du Ganges ; de là entre le Magadha et les royaumes voisins de Kosambi et de Sravati, une série de luttes qui se terminèrent par le triomphe et une vaste extension du Magadha. C’est sans doute de cette extension que date dans l’Inde l’idée que la légende a fait remonter jusqu’avant Bouddha d’un roi Tsékiawade ou Universel ; car pour les Hindous d’alors, l’Inde ou même la partie de l’Inde qu’ils connaissaient était l’univers. Ces luttes relevèrent les basses Castes auxquelles il fallut faire appel et abaissèrent, par là même, les oligarchies Aryennes dominées par les Brahmes. Cette révolution politique fut de même sens que celle du Bouddhisme.

Le roi Açadatah, parricide, on s’en souvient, mourut la 25e année de l’ère Bouddhique de la main de son fils qui lui-même eût un sort pareil. Le petit-fils, après quelques années de règne, fut expulsé par le peuple de Palipoutra et Katalhoka fonda une nouvelle dynastie.

Vers cette époque, les religieux Bouddhistes mendiants étant devenus trop nombreux à Benarès pour pouvoir être entretenus par les habitants, un certain nombre émigrèrent au Kachemir sous la conduite de Madayantika disciple d’Ananda qui avait succédé à Kacyapa dans le patriarchat bouddhique. Il y a probablement lieu d’attribuer à une cause semblable, autant qu’à l’esprit de prosélytisme, la diffusion des religieux Bouddhistes en tant de lieux et des idées Indiennes presque partout. Ces idées ont pu aussi naître séparément dans plusieurs pays par une évolution naturelle du développement humain.

C’est aux travaux du 1er Concile qu’il faut rechercher, comme à la source la plus pure, le véritable enseignement de Bouddha, les circonstances et le caractère de sa prédication et les détails de sa vie. C’est aux écrits bouddhiques