Aller au contenu

Page:Lamairesse - L’Inde après le Bouddha.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE III
LES ÉCRITURES BOUDDHIQUES

Suttra-Pittagat ou Darma ou Morale générale.

Les discours ou prédications de Bouddha répétées par Ananda sont reproduits dans le Suttra Pîttaga, la collection des Suttras. Il faut distinguer les Suttras en simples-et développés[1].

Les premiers sont les seuls qu’on puisse considérer comme émanant d’Ananda et du premier concile. Par la forme plus compliquée de versifications, de répétitions, de locutions étrangères au sanscrit et préambules ; — par leur étendue exagérée et leur contenu même — il est démontré que les Suttras développés sont de beaucoup postérieurs. Ils renferment infiniment plus de merveilleux et de développemens dogmatiques et métaphysiques produits évidents d’un travail intérieur du Bouddhisme et enfin des prédictions de faits historiques postérieurs au moins aux deux premiers conciles. On y sent infiniment moins l’empreinte du milieu ambiant du Bouddha. On n’y voit plus personne se convertir, tout le monde croit.

Dans les Suttras simples la scène est l’Inde, les acteurs sont des hommes ou des divinités favorables au Boud-

  1. Nous empruntons l’appréciation des Suttras à M. Eugène Burnouf qui met en relief parfaitement le caractère opposé des deux espèces de Souttras, bien que la date en ait été mieux précitée depuis. Ce qu’il a dit se rapporte aux livres de Nepaul ; Wasselief a analysé ceux de la Chine et du Thibet ; Spence Hardy ceux de Ceylan ; Comme le Nepaul est très rapproché du premier théâtre de la prédication, M. Burnouf nous fait mieux connaître que tout autre le caractère du Bouddhisme primitif.