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Nidanas, tandis que les Çravakas s’en tenaient exclusivement aux quatre vérités, à la morale, aux observances extérieures et à l’enseignement.

Ce fut le premier schisme du Bouddhisme ; les dissidents se divisèrent en 17 Écoles de sorte qu’il y en eût 18 en comptant les Orthodoxes. Déjà se faisait jour le résultat nécessaire de la vie religieuse bouddhiste, exclusivement remplie par le travail de la pensée dans un cercle d’idées très limité : la division des esprits dans un grand nombre de sectes très ardentes, absolument indépendantes de tout contrôle et de toute suprématie, heureusement, elles, avaient pour liens communs, la tolérance et la douceur bouddhiques qui empêchèrent toujours les luttes d’être sanglantes, un désir de conciliation et de ralliement au moins apparent à l’enseignement du Bouddha qui porta toujours les sectes nouvelles à absorber les anciennes, enfin un esprit général de renoncement qui partout fit accepter facilement par les religieux des règles sévères, de telle sorte que le Vinaïa est à peu près commun à tous les pays bouddhistes et que les vertus bouddhiques (la compassion, la charité, la tolérance, etc.) se retrouvent, même dans les systèmes et les contrées qui admettent les superstitions et les plus condamnées par le sage, comme la magie, etc.

Le Bouddhisme primitif dut, lui-même, subir dans une certaine mesure, l’influence des Écoles étrangères, de celles des six maîtres mentionnés dans la vie du Bouddha, et il lui fallut louvoyer entre leurs opinions, ce qui coûta peu au Bouddha dont l’objectif était essentiellement moral et social. Nous voyons dans les plus anciens Soutras que Bouddha opère toutes les conversions par la prédication des quatre vérités sublimes. L’École des Çravakas (auditeurs de Bouddha) s’en tint à cette doctrine. Le chemin à 37 articles leur servit longtemps seul et il est probable, à cause des répétitions qu’on y remarque, qu’il fut formé par des additions successives aux 8 mégas ou grands chemins de la perfection que comprend la 4e vérité sublime, ou autrement des additions faites à la Roue de la Loi.

D’après Dataka, auteur Indien (traduit par le russe Vasselief) qui a fait l’histoire du Bouddhisme Indien jusqu’à l’invasion Musulmane, la doctrine des 12 Nidanas est pos-