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trône était devenu vacant par l’assassinat du roi Nada et qui régna 137 ans de 325 à 188 avant J.-C. et fournit dix rois. Peu après, sous le nom ou plutôt sous le titre de Chandragupta, protégé de la Lune, (Sandracottus), il défit Séleucus Nicator qui possédait les provinces de la vallée de l’Indus et chassa les Grecs de l’Inde. L’avènement au trône de ce Sûdra à la tête de ses aventuriers de toute origine, favorisa le Bouddhisme en effaçant les distinctions des castes. Mégasthènes, ambassadeur de Séleucus Nicator, le visita plusieurs fois et écrivit des observations intéressantes sur les Brahmes et les Çramanas.

Après, avoir décrit, assez fidèlement les quatre phases de la vie des Brahmes et les pratiques des Ascètes, il fait ces remarques :

« Les Brahmes évitent de philosopher avec leurs femmes. Si elles sont perverses, disent-ils, elles révéleront aux profanes ce qu’ils doivent ignorer et, si elles sont portées à la vertu, elles abandonneront leurs maris pour ce qui, en ce monde, n’est pas accident et apparence.

Parmi les Çramanas, on tient le plus en honneur ceux qui vivent dans les forêts ; les rois eux-mêmes leur rendent hommage et les consultent.

Après eux viennent les médecins qui, par leurs recettes, procurent la fécondité et des enfants du sexe que l’on désire.

Il y a encore les devins et les magiciens et ceux qui se transportent de village en village pour accomplir les cérémonies des funérailles (sans doute les Brahmes officiants).

Enfin ceux qui ont le plus de tenue et de culture professent la piété, la sainteté et la vie future. »

Les derniers sont évidemment les religieux bouddhistes qui vivent dans des Viharas ou des Ermitages.

Les trois premières classes peuvent être aussi bien brahmanistes que bouddhistes. On peut toutefois induire de ce qui est dit de la seconde et de la troisième, que chez les Bouddhistes, les médecins-magiciens, malgré la condamnation prononcée contre eux par le Bouddha, préludaient déjà alors au rôle qu’ils ont joué dans le Nord de l’Inde et au Thibet.

Mégasthènes parle des Brahmes et des Çramanas comme