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de deux sectes d’une même religion ; celle des Brahmes était alors prédominante.

Le Bouddhisme n’étant qu’une théorie morale, indépendante de toute théodicée, mais qui ne repoussait point le surnaturel et le divin, put s’étendre partout sans attaquer les dieux populaires, et même en leur faisant dans les séjours divers des êtres, une place accessoire et subordonnée. En même temps qu’il imprégnait les peuples de ses dogmes essentiels, il s’imprégnait lui-même dans chaque pays des tendances religieuses qui y dominaient. De là une nouvelle cause de division en écoles qui, se développant et se modifiant isolément, devaient s’écarter d’une manière assez notable, surtout dans ce qui n’était pas fondamental. Les écrits bouddhiques des trois sources, Nepaul, Ceylan, Chine et Thibet, admettent qu’il y avait dans le Bouddhisme, avant et après le roi Âçoka, dix-huit sectes, celles que nous avons mentionnées plus haut. Les conciles et même les écrits les plus autorisés, comme le Lotus de la bonne Loi, se proposaient surtout de fondre et concilier les doctrines divergentes, et ils maintinrent autant d’union qu’on pouvait l’espérer entre des religieux ne formant ni un corps sacerdotal, ni une Église, tant que les Bouddhistes furent reliés entre eux par un centre politique commun à défaut d’un centre religieux, l’état de Magadha, dont la religion partagea l’extension et les progrès. Jusqu’à la fin de la dynastie des Mauryâs, toutes les Écoles, malgré leurs divergences, se tinrent très près de l’enseignement primitif. Chandragupta qui régna 24 ans et son fils Bindusara donnèrent la première place au Brahmanisme. Mais il en fut tout autrement du 3e roi de la dynastie connu universellement sous le nom d’Açoka. Maintenant, on admet généralement qu’il y eut deux Açoka dont le premier serait le fondateur de la dynastie des Mauryas, le mot Chandragupta étant seulement un titre, de même que le mot Piadasi qui figure en tête de toutes les Inscriptions attribuées au grand Açoka. Les Bouddhistes du Sud (Ceylan et Birmanie) et ceux du Nord (Kachemir, Nepaul etc.,) les deux grandes divisions du Bouddhisme, paraissent d’accord sur le fait d’un concile qui aurait été tenu à Vaïçali sous le premier Açoka.

Ceux du Nord paraissent étrangers, ou du moins ne se réfèrent point dans leurs écrits, au concile qui fut tenu à