Page:Lamairesse - L’Inde après le Bouddha.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 54 —

la religion (de la part de mes officiers), d’une surveillance rigoureuse et d’une obéissance absolue, d’un sentiment très vif de responsabilité, d’une activité qui ne s’interrompt jamais.

Mais grâce à mes instructions, ce souci de la religion, ce zèle pour la religion, grandissent et grandiront chaque jour davantage, chez les surveillants et les officiers préposés au bien de la religion.

Et mes officiers supérieurs, subalternes et de rang moyen, s’y conforment et dirigent le peuple dans la bonne voie de manière à maintenir les esprits légers. De même les surveillants des frontières s’attachent à maintenir la règle, et cette règle, la voici

Le gouvernement par la religion ; la loi par la religion ; le progrès par la religion ; la sécurité par la religion. »

La religion, on le voit, absorbe tout ; heureusement, elle n’emploie jamais la violence. Quant à l’ingérence exorbitante des agens du roi pour la religion, elle était nécessaire pour inculquer les préceptes au peuple qui ne voyait dans le Bouddha qu’un Dieu s’ajoutant à des milliers d’autres. Ce qui justifie le roi Açoka, c’est que, aussitôt après lui, toutes les sectes Brahmaniques se relevèrent vivaces et s’emparèrent de nouveau des Hindous que la doctrine nouvelle n’avait touchés qu’à l’épiderme sans les pénétrer jusqu’à la moelle. Les moyens qu’il employa étaient donc opportuns, et de plus ils étaient légitimes, car ils n’empruntaient rien à la contrainte et ils avaient, en réalité, pour but la moralisation si nécessaire des peuples de l’Inde.

Dans le 2e édit le roi définit la religion.

« Elle consiste à faire le moins possible de mal et le plus possible de bien (aux êtres animés), à pratiquer la piété, la charité, la véracité et aussi la pureté de vie. »

Le 3e édit établit la nécessité de l’examen de conscience.

Le 4e édit (27e année après le sacre) déclare que la justice doit être égale pour tous.

« J’ai créé des Rajoukas (administrateurs et juges) pour le bien et l’utilité de mes sujets, et pour qu’ils puissent librement, en toute sécurité, vaquer à leurs fonctions, sans préoccupation ni crainte d’aucune sorte, je me suis