Page:Lamairesse - La Vie du Bouddha, suivie du Bouddhisme dans l’Indo-Chine.djvu/218

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 207 —

que la meilleure aumône est la prédication de la Loi.

Il appelle à lui tous les misérables y compris les coupables ; il convertit un Bilou, sorte de monstre anthropophage et le bandit Oupalina ; il reçoit avec éclat ce dernier dans l’Assemblée, témoignant ainsi que, par le repentir et une vie nouvelle, les criminels peuvent reconquérir la paix de la conscience et l’estime publique et ensuite avancer rapidement dans les voies de la perfection. De là l’institution de la confession bouddhique qui correspondait parfaitement au dogme bouddhiste sur l’extinction finale des démérites, dogme qui apparaît dans tous les Sutras ou légendes et principalement dans celle du schismatique Dewadadat le pire ennemi de Bouddha.

Cette institution a son origine dans la loi de Manou qui admet l’efficacité du repentir et la direction de conscience par les gourous. Aussi les Brahmes ne reprochèrent-ils point au Bouddha sa bienveillance pour les coupables ; mais ils ne purent supporter qu’il ouvrît aux Pariahs les rangs de l’Assemblée ; les princes amis de Bouddha lui firent eux-mêmes des représentations à ce sujet. Il répondit par la légende de Triçangku, la Satyre la plus amère qui ait été faite contre les Brahmes. Dès lors la guerre sourde qu’ils faisaient au Bouddha depuis le commencement de sa prédication, c’est-à-dire depuis 20 ans devint une hostilité déclarée et Bouddha dut pendant les 23 années qui suivirent jusqu’à sa mort consacrer presque tout son temps et ses efforts à soutenir des polémiques contre les Brahmes et à affermir ses disciples persécutés avec lui. La légende si touchante de Purna nous apprend que déjà alors l’apostolat bouddhique eut ses martyrs. Les Missionnaires bouddhistes, n’ayant que du mépris pour ce triste corps, étaient invincibles. Ils devaient porter la Loi dans tout l’Orient jusqu’à Alexandrie, puis jusqu’à Rome où on la rencontre au iie siècle et même en Afrique, où le Bouddhisme a laissé son empreinte aux sectes dissidentes et aux confréries musulmanes les plus influentes dans leur organisation occulte.

Les douze Nidanas semblent n’avoir apparu dans l’enseignement du Bouddha que bien après le commencement de sa prédication, et les trente-sept articles qu’à la fin de