CHAPITRE V
1. Pendant qu’il achevait l’élaboration de la Loi, Çakyamouni se livrait à la pénitence et à la mortification. Il avait appris à mépriser les exhibitions révoltantes et même les pénitences excessives des Ascètes Brahmaniques et de certains Yoguis, mais il sentait que six ans d’austérités lui donneraient un prestige nécessaire au succès de sa prédication, puisqu’il était universellement admis dans l’Inde que des pénitences extraordinaires font acquérir des pouvoirs surnaturels.
Vers la fin de sa retraite, il redoubla ses austérités et entreprit un grand jeûne.
« C’était », dit le Lalita Vistara, « afin d’instruire complètement le monde. »
En d’autres termes, son but était de s’assurer par une épreuve personnelle, de l’effet des mortifications extrêmes, afin de pouvoir ensuite en parler avec certitude et autorité.
Pendant huit mois d’hiver, il tourmenta son corps, se livrant notamment aux exercices singuliers des Ascètes pour retenir l’aspiration et la respiration.
Alors, selon la légende, Marah se présenta à lui et lui dit :